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rut contraire aux intérêts de sa patrie adoptive, aux lois de l’éternelle justice. Plus d’une fois, sur le triste sépulcre du jeune poète Millevoye, j’ai plaint l’être profondément sensible qui sut chanter la vertu, l’amitié, les grâces, soupirer l’amour, exprimer son tourment, périr victime de son regret. Devant le monument de M. Descloseaux y j’admire le courage qui conserva pendant vingt ans les précieux restes de Louis XVI, pour les rendre à la France aux jours du calme et de la paix. Je m’étonne de voir condamné à l’injure d’une sépulture transitoire la dépouille mortelle de M. Dejoux, l’un des plus habiles statuaires de notre âge ; je déplore le sort de M. Ménageot, ancien directeur, à Rome, de l’Académie de France, homme de bien, possédant les meilleures qualités de l’esprit et du cœur, dont la mort excita si peu de regret qu’il ne trouva pas un parent, pas un ami, pas un élève qui lui consacra la moindre des pierres tumulaires ; le jeune statuaire Calamard fut plus heureux : ses amis dédièrent à sa mémoire une colonne de marbre, tandis que sa charmante figure d’Hyacinthe blessé, exposée dans le musée, fait regretter d’avoir été privé, dès son aurore, d’un aussi beau talent. J’ai remarqué dans la quarante neuvième division le sépulcre de M. l’abbé Sabatier de Cabre, conseiller-clerc au Parle-