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qu’au mamelon où commence de sortir de terre l’obélisque que se préparait le tapissier Boulard, demandèrent à un vieillard qui paraissait venir de cette partie du cimetière si elle méritait d’être vue pour ses monumens, pour ses points de vue, pour ses souvenirs. « Si vous estimez, leur répondit-il, un tombeau pour son élégance, aucun ; si vous estimez un lieu pour ses points de vue, ils sont fort beaux, mais ils flattent l’œil davantage du plateau de la chapelle où l’on jouit de la même perspective ; si vous appréciez les tombeaux par les souvenirs dont ils gardent la mémoire, plusieurs sont dignes de votre attention ; mais, je dois vous en prévenir, cet espace est rempli presque tout entier par des sépultures temporaires, rangées en lignes ; sur la plupart il n’existe que des pierres tumulaires, entourées de sapinettes devenues des arbres ; presque partout on lit des noms vulgaires, mais la modestie de plus d’un personnage de haut mérite a voulu reposer sous ces humbles monumens. — Nous recherchons plus encore, répondirent-ils, les touchans souvenirs que les beaux monumens. — Il vous sera fort difficile, reprit le vieillard, de les distinguer, même à l’aide du plan dont vous vous êtes munis ; une longue étude de ce lieu funéraire peut seule en faire connaître les localités, les hommes, les souvenirs comme