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à la mémoire de don Mariano-Louis de Urquijo, ancien ministre et premier secrétaire d’état d’Espagne. Ils expriment ainsi leurs sentimens envers sa mémoire : Il fallait un temple à la vertu, un asile à la douleur. Non loin reposent les restes du poète portugais Nascimento, de l’ambassadeur du Portugal de Brito, de l’ambassadeur d’Espagne duc de Fernand Nugnez, de M. Thibaud de Montmorency, du général Letort, qui crut sans doute combattre encore pour la patrie en se battant dans les champs de Waterloo contre les étrangers. Près de lui reposent le savant espagnol Moralez, le médecin Garcia Suelto, le marin Gusman de Carrion, la jeune marquise d’Arneva, le comte de Campo-Alange, la dame Castilla, le marquis de Saint-Saens. Les Anglais se sont groupés dans cet espace. La tombe de milady Campbell atteste son rang d’autrefois ; le monument de Mary-Eleanor de Langford, morte à Paris, âgée de quinze ans, atteste le regret de ses parens : Elle a fui, disent-ils, comme l’ombre légère, et vécu ce que vivent les fleurs ; son âme sensible et pure sourit aux larmes d’une mère chérie. Voyageurs qui parcourez cette funèbre enceinte, approchez avec respect de ce lieu : il renferme la beauté dans son aurore, l’innocence et l’objet de nos regrets. Loin de l’Angleterre qui les vit naître,