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MONT-LOUIS, LE PÈRE LA CHAISE, ET LES JÉSUITES.

Tout change sur cette terre ; nul bonheur n’est solide : sire Regnault mourut ; ses héritiers vendirent ses biens. Un personnage opulent semblait devoir s’empresser de posséder un si joli domaine. Il n’en fut pas ainsi : une femme dévote crut faire œuvre méritoire en achetant la Folie-Regnault pour servir de maison de campagne aux révérends pères de la maison professe de la société de Jésus, établie rue Saint-Antoine. Cet ordre, religieux et politique, était déjà puissant et fameux. Les rois le redoutaient, il sut les dominer ; les universités et les parlemens lui étaient opposés, il neutralisa leurs efforts ; il caressa les grands ; il séduisit les peuples : sous le nom de Rome, les Jésuites, aspirèrent à la domination universelle. Habiles dans leurs desseins, ils ne se tinrent point renfermés, comme les anciens religieux, dans leurs cloîtres, en s’occupant de leur propre salut : enseigner, prêcher, diriger les consciences furent leurs emplois extérieurs ; mais tout soumettre à la puissance de leur chef résidant à Rome, auquel, pour l’avantage de leur société, ils vouèrent une obéissance aveugle, fut leur première loi. Pour être Jésuite, il ne fallut pas