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hochet de la vanité dans ses honneurs, dans ses titres, a péri pour lui-même dès l’instant qu’il entra dans la tombe, mais il subsiste encore tout entier par ses ouvrages immortels : il s’est créé un nom supérieur à toute la fausse grandeur dont les hommes se targuent trop souvent. Pauvre ou riche, l’honneur des académies ou repoussé de leur sein, ayant vécu obscur ou grand seigneur, l’auteur de la Mécanique céleste et de l’Exposition du système du monde sera salué par toutes les générations comme l’un des génies les plus vastes auxquels les siècles aient donné naissance. Telle est sa gloire, sa source est dans lui-même, sa durée dans tous les siècles assez instruits pour comprendre les hautes vérités qu’il sut révéler au monde.

En remontant le chemin qui conduit vers le sommet du plateau, se rencontre le monument que se fait préparer M. le baron Gros, l’un des premiers de nos peintres d’histoire, que les arts désirent voir produire encore durant longues années des chefs-d’œuvre nouveaux. Mon œil considère avec surprise une pyramide de trente-six pieds d’élévation, placée précisément sur la crête du coteau. Quel renom réclame un tel faste ? ou bien quelle insigne vanité ! Je ne lis aucun nom sur cet édifice, on m’assure qu’il appartient à M. Gémon. Il n’est pas mort, me