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charmé de ce site, y fit construire une maison de campagne somptueuse pour l’époque, car le peuple lui donna le nom de la Folie-Regnault[1]. L’heureux propriétaire de ce manoir se rit de cette boutade de la malignité publique, en jouissant des avantages de sa maison des champs. Où pouvait-il trouver un site plus pittoresque, une position plus heureuse, un sol plus fertile, plus varié ; un air plus pur, des vues lointaines plus étendues et plus belles ; dominer sur de plus riches campagnes, mieux voir Paris dans son universalité et dans ses moindres détails ? Cette retraite délicieuse captiva par sa beauté le suffrage de tous les âges.

  1. La rue conduisant de celle de la Muette à la barrière des Amandiers porte encore le nom de la Folie-Regnault. Sa direction oblique de la rue de la Muette à celle des Amandiers prouve que l’habitation de l’épicier Regnault n’occupait point la place où l’on a vu la maison du P. La Chaise, mais l’endroit où existe maintenant, un peu plus haut à gauche, une cave. Si l’habitation de l’épicier Regnault avait été construite à la place de celle du P. La Chaise, il y serait arrivé par la rue Saint-André directement, qui aurait alors pris son nom. Il existait, avant l’acquisition faite pour agrandir l’enclos de la Folie-Regnault, un chemin traversant de l’ouest à l’est le bas du vallon, car la maison du P. La Chaise était de la paroisse de Charonne, et celle de son jardinier, de celle de Sainte-Marguerite ; or les limites des paroisses dans les campagnes étaient fixées par des chemins. Sans doute sur un point nord-ouest de celui-ci sent branchait la route conduisant à la Folie-Regnault.