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Les amis de la vertu voudraient considérer le général Nansouty (33e div.), guerrier intrépide, bon capitaine, homme si probe qu’après avoir combattu sur tous les points de l’Europe, il fut possible de graver sur son tombeau : Durant ma vie je n’ai fait de tort à personne. Les moralistes voudraient s’affermir dans la modération de leurs sentimens, en voyant les restes du noble comte de Goltz, ambassadeur de Prusse près de la cour de France, couvert en son vivant de rubans et d’honneurs, fier de sa faveur, de sa fortune, de sa naissance, maintenant couché dans la même poussière que les plébéiens dont il dédaigna la bassesse, dont il méprisa le sort. Les sages voudraient se persuader davantage de toute la futilité des projets des mortels, de l’incertitude de leur vie, par l’aspect de la tombe du jeune Loyson, dont la trame des jours fut tranchée au printemps de ses années, lorsque tout semblait lui promettre considération, honneur, succès dans la carrière des lettres où ses talens commençaient de briller. Mais devant soi (35e div.) on se presse de lire cette inscription sur un monument imposant par sa décoration et sa structure : Au Général Foy ses concitoyens, 28 novembre 1827. Quel homme ! s’écrie-t-on, quelle perte, quels honneurs décernés par la reconnaissance d’une grande nation ! Ce grand homme vécut pour la