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milieu des périls ; ouvrant la marche de nos armées victorieuses ou protégeant leur retraite, on le vit se signaler dans cinquante batailles rangées, trois cents combats, trois sièges illustres ; remplir du bruit de son intrépidité les champs de la Franconie, de la Bavière, du Portugal, de l’Autriche, de la Saxe ; les rochers du Tyrol, de l’Helvétie, de la Galice ; les plaines de la Prusse, de la Pologne, de la Moscovie ; décider la victoire aux journées de Neuwied, d’Hohenlinden, de Friedland, de Smolensk, de la Moskowa, de Montmirail ; franchir le pont d’Elchingen sous le feu des batteries autrichiennes ; emporter d’une course la forteresse de Magdebourg ; arrêter à Lutzen toutes les armées de Frédéric et d’Alexandre ; donner à Napoléon le temps de rallier de nouvelles phalanges pour réparer le plus terrible des désastres ; garder son intrépidité à la vue de l’armée dévorée dans la Russie par la famine, de ses soldats ensevelis dans les neiges, périssant par milliers en un instant par la rigueur des glaces et par la plus excessive froidure. Dans cette calamité universelle, seul il ne perd rien de sa fierté. Entouré par quarante mille Russes, tandis qu’il peut seulement leur opposer quatre mille Français, il est sommé de se rendre : « On ne fait pas prisonnier si facilement un maréchal de France, » répond-il ; il force le passage du Bo-