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çaise à Essling. Malade et souffrant à la bataille de Wagram, il se fit conduire dans sa calèche partout où le péril était le plus imminent, et sut se soutenir avec quarante-cinq mille Français contre cent mille Autrichiens. Pourquoi faut-il que des talens militaires si éminens aient été dépréciés par une soif immodérée de s’enrichir ?

Derrière cette pyramide brille de l’éclat le plus pur de la vertu guerrière et de la probité, la tombe du général Colaud, brave soldat, bon citoyen. Près de lui sont les restes du général Dumuy, qui combattit en Égypte.

Sur la base d’une pyramide de granit je lis ces mots : Sépulture de la famille du prince d’Eckmüth. Son nom se trouva lié aux vingt années de succès continuels des armes françaises ; toujours il fut cité avec honneur dans les campagnes de la Belgique, de l’Allemagne, d’Égypte, de Pologne, de Russie ; son courage se déploya aux champs de Thèbes, d’Iéna, d’Eylau, de Friedland, d’Eckmüth, de la Moscowa. La France était envahie depuis cinq mois ; Paris était tombé depuis cinq semaines au pouvoir des alliés, le maréchal Davoust se maintenait encore dans la ville de Hambourg, avec trente mille Français, au milieu d’une population mécontente de voir une place importante de commerce transformée en une citadelle, de-