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but vers lequel il marcha constamment ; mais, comme cette assemblée, il ne sentit point combien l’autorité royale réclamait une puissance énergique dans son action légale ; il ne sentit point qu’une exacte pondération dans des pouvoirs divisés d’intérêts personnels sur quelques points, mais forcés chacun de sacrifier leurs prétentions particulières aux intérêts généraux du pays, pouvait seule assurer la tranquillité publique ; il ne prévit point le danger de l’anarchie, le péril de la puissance populaire anéantissant l’autorité royale, pour tomber sous le joug de factieux atroces. Il crut, après s’être énergiquement opposé à tout ce qu’il regardait injuste, capable d’ouvrir de nouvelles sources d’abus, préjudiciable à la liberté publique, qu’il suffisait de donner au peuple français, pour assurer son repos, une constitution renfermant les élémens du bonheur public pour une nation sage, dans laquelle chacun se serait contenté sans regret, sans ambition, sans autre désir que celui de la considération publique méritée par la vertu. Ces législateurs, déjà au milieu des tempêtes, furent assez imprudens pour estimer que le vaisseau de l’État pouvait être gouverné lorsqu’ils établissaient de toutes parts des points de résistance à l’autorité royale, la laissant sans force et sans action pour faire obéir aux lois, pour, maintenir l’ordre public,