Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

encore un service essentiel à la médecine par sa Nosographie. Des tombeaux prochains présentent d’autres leçons. Le monument magnifique de M. Le Bailli de Crussol (27e div.), long-temps sous le poids du malheur durant l’émigration, rentré dans sa patrie, jouissant, au déclin de ses jours, de ses honneurs, de ses amis, des récompenses accordées par son prince à sa fidélité, apprend qu’il ne faut jamais désespérer de son sort dans les plus grandes infortunes ; cependant il est des circonstances où la prudence humaine est en défaut. M. le duc de Frias, grand d’Espagne de première classe, crut le sort de son maître à jamais fixé, quand il eut abdiqué sa couronne ; il se laissa séduire par la fortune d’un astre naissant, mais nébuleux. Il s’éclipse : le duc de Frias, proscrit, succombe à son chagrin loin de la terre qui le vit naître. Combien le sort des hommes du peuple est préférable à celui des grands de la terre ! les agitations publiques renversent rarement leur félicité domestique. Sans craindre l’orage, sans redouter de ne point voir s’accomplir leurs souhaits, MM. Poreet, négocians, purent graver d’avance sur leurs tombeaux de famille cette douce inscription : La mort elle-même ne les séparera point.

Sur la colline domine le vaste tombeau de la famille Trubert (26e div.). Sur le côté gauche