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guérir. Dans la multitude des pierres tumulaires agglomérées sur le penchant de la colline, les amis de l’humanité révèrent celle de Valentin Haüy. Sa découverte aussi utile que simple, substituant pour les aveugles le tact à la vue, leur apprit à lire avec des caractères en relief, les initia de cette façon dans les sciences, dans les arts, dans la pratique des métiers ; les rendit utiles à la société, en leur donnant ainsi les moyens de pourvoir à leurs premiers besoins, que leur impuissance de rien faire, jusqu’à l’heureuse découverte de M. Haüy, les forçait impérieusement de réclamer de la charité publique.

La reconnaissance des anciens élèves de l’École polytechnique, envers le premier de leurs maîtres, érigea sur le bord de cette salle circulaire un monument imposant à la mémoire du savant Monge. Son génie leur avait ouvert un accès facile dans les secrets de la géométrie descriptive, science jusqu’alors abstruse ; il avait enrichi la France des trésors de l’Italie ; il découvrit plus d’un mystère de l’antiquité sur les monumens de l’Egypte, dans laquelle il déploya des talens rares en mécanique. Jamais son esprit ne se trompa dans les hautes sciences, vers lesquelles seules l’appelaient ses dispositions naturelles ; s’il commit des erreurs dans la politique, attribuons-les à l’infirmité