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à ses devanciers dans la carrière. Dans la vie civile ce fut un homme probe, dans sa conduite politique chacun vanta ses actions et ses écrits selon son opinion personnelle. Tel est le sort des hommes dans les temps où la société marche, suivant son intérêt, sous des bannières différentes, dont les coryphées, blâmant toujours leurs adversaires, approuvent toujours les enrôlés dans leur coterie. Les amateurs de musique s’empressent d’entrer dans l’intérieur du n° 18 pour rendre hommage à la mémoire de Nicolo, dont le génie créa les chants délicieux des opéras de Joconde, de Jeannot et Colin et de la Lampe merveilleuse. Non loin de lui, le nom de Persuis leur rappelle la musique de la Jérusalem délivrée, du Triomphe de Trajan, et l’air du Chant français.

De ce point, leurs pas se dirigent vers la place servant de terme au transport des corps par les voitures funéraires. A son entrée vers Paris s’élève un petit temple supporté par six colonnes ; sous son abri est placé un vase cinéraire. Ce monument est consacré, par l’amour paternel, à mademoiselle Butler (3e div.) jeune Américaine, ravie dès son printemps à ses parens. En arrière on voit un marbre tumulaire sur lequel se lit le nom de Bigot de Préameneu, homme savant et sage, autrefois ministre des cultes. A ses côtés repose, après une vie agitée,