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pendant son savoir avait été autrefois utile à la France, à laquelle il apprit à exploiter ses richesses minérales. Le nom de M. Bosquillon (18e div.) rappelle un savant médecin, profond helléniste. A la vue du marbre tumulaire de M. le duc de Brancas-Lauraguais, il me souvient d’un amateur des sciences ; son esprit découvrit la décomposition du diamant par le feu, et voulut faire résister la porcelaine à son action. Il bannit de la scène les banquettes sur lesquelles les grands seigneurs et les financiers siégeaient à côté des acteurs, anéantissaient toute illusion théâtrale, et ne permettaient à Auguste et à Mithridate de se montrer dans leurs palais qu’entourés de marquis frisés à l’oiseau royal, portant avec orgueil les talons rouges, l’épée sur la hanche, l’habit brodé. Il me souvient aussi que son caractère original le rendit toujours frondeur et caustique ; mais s’il sema sa vie de traits plaisans et de bons mots, il la sema davantage de traits de bienfaisance, ce qui est préférable à l’esprit. Sur l’autre bord de la route j’aperçois la tombe de M. Aignan (16e div.), l’un des quarante de l’Académie française. Son renom littéraire est tout entier dans Homère, dont il crut à lui tout seul transporter dans notre langue les beautés, tandis que l’on aperçut dans son texte de nombreux emprunts faits