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nant en marchant au combat le Chant du départ. Il enrichit la scène lyrique de quarante compositions admirables. Un pilastre rappelle, près de lui, Galin, inventeur du méloplaste et du chronomériste. En regardant à ma droite (div. 15), j’aperçois la pierre tumulaire de l’architecte Poyet. Sa tête féconde enfanta une foule de projets pour l’embellissement de Paris ; il proposa de transporter l’Hôtel-Dieu à l’île des Cygnes, y dressa le plan d’un hôpital salubre et commode ; il exécuta la façade du palais du Corps législatif. Il vécut toujours le crayon à la main quand il n’enrichit point la capitale de beaux édifices. Le talent de l’architecte Heurtaut s’exerça dans un genre différent ; il réussit à embellir les palais et les jardins royaux. M. Sage, leur voisin dans la tombe, s’avança par une autre route vers la célébrité. Chimiste, il appliqua ses connaissances à l’art d’exploiter les mines. En 1783 il provoqua l’établissement de l’école des mines, dont il fut le premier directeur. Demeuré stationnaire dans les principes de l’ancienne chimie, n’ayant pas voulu ouvrir les yeux à la lumière répandue avec profusion sur cette science par les découvertes de Lavoisier, de Guyton-Morveau, de Fourcroy, son savoir suranné, désormais sans valeur, ne permit point de l’admettre dans la nouvelle direction de l’école des mines ; ce-