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de M. Suard, durant longues années secrétaire perpétuel de l’Académie française ; il traduisit, de l’anglais, l’Histoire de Charles Quint par Robertson, écrivit peu, causa bien : long-temps il fut une autorité dans la littérature.

A l’opposite de Delille reposent les restes de Talma, le Roscius français. Ses contemporains savent combien il mérita d’être admiré ; les traditions théâtrales rediront à la postérité ce qu’il fut, mais elles seront impuissantes pour reproduire les impressions terribles dont il frappait les âmes.

Considérons les tombeaux placés sur l’extérieur du bosquet à droite. On y voit le monument de François de Neufchâteau, auteur de Paméla, dont l’esprit produisit, comme procureur général, des réquisitoires, les études du magistrat ; composa odes, fables, anthologie morale, la Vulpiade et la Lupiade, un voyage agronomique, l’Art de multiplier les grains, une méthode pratique de lecture ; des volumes d’instruction sur l’administration, comme ministre de l’intérieur. Il fit des vers en l’honneur de la reine Marie-Antoinette, et des hymnes à la liberté ; il déclara que Dieu protégeait la France puisqu’il avait créé pour elle… Napoléon le Grand, l’ami du peuple, le père du genre humain… le sauveur du monde. « Il a droit, s’écria-t-il, à des autels, à des temples. »