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les arts. M. Denon commença de dérouler ce tableau devant l’universelle curiosité.

L’étonnement causé par les premières images exactes des merveilles des siècles des Pharaon et des Ptolémées ; les vues des monumens les plus imposans de l’antiquité, par la majesté de leurs masses indestructibles ; le récit animé des combats des Français, de leurs travaux scientifiques, de leurs efforts pour faire renaître les arts dans les contrées dont elles avaient été le berceau, donnèrent une vogue prodigieuse à son livre bientôt traduit dans toutes les langues. Le nom de M. Denon devint européen. Il avait flatté l’amour propre du général dont le génie avait conduit cette entreprise, toujours glorieuse pour la France, par d’immenses conquêtes pour les sciences et pour les arts. Bonaparte dut récompenser celui qui lui avait servi de héraut pour proclamer tout ce que l’expédition d’Egypte avait produit de véritablement grand. Jaloux de faire briller la France, ce conquérant de l’Europe presqu’entière n’imposa, point, seulement aux vaincus de lourds tributs, mais il les dépouilla de leurs chefs-d’œuvre pour en enrichir Paris. Le musée du Louvre fut le sanctuaire dans lequel il les réunit aux plus magnifiques productions de l’école française. M. Denon fut constitué le gardien de ces trésors, et tout à la