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sance secourut largement la misère des hommes de tous les pays, de toutes les religions, sans autre titre à son immense amour de l’humanité, que leurs besoins ; ils le sont encore en considérant le monument du changeur de monnaie Joseph, qui non-seulement sut pardonner à ses assassins, mais périt le jour même de leur supplice. La vanité du juif Calmer paraît bien ridicule auprès de ces hautes vertus ; il ne fut point meilleur pour s’être fait appeler, pour son argent, Monseigneur par des paysans, pour avoir porté le titre bien étrange pour sa religion de vidame d’Amiens, dont l’obligation féodale était alors de défendre à main armée les terres de monseigneur l’évêque d’Amiens, même autrefois de se battre pour lui en champ clos. Rarement il est permis d’entrer dans cette enceinte particulière, fermée dans tous les momens où il ne s’y fait point d’enterrement.

En suivant l’allée de peupliers circulaire sur ce point, l’œil est attiré par la structure gothique d’un tombeau fort élevé où l’on parvient en suivant un sentier à droite de la route (3e div.). Ce monument, construit l’an 1800 par M. Alexandre Lenoir, avec des débris du cloître du Paraclet, fut placé jusqu’en 1815 dans le Musée des monumens français ; il fut transporté à cette époque dans le lieu qu’il occupe main-