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LE CERCLE

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Voilà un de ces pièges inventés évidemment par quelque sardonique vieux garçon pour prendre les maris et produire une baisse dans l’institution prospère des bons ménages.

Attendu qu’il faut compter avec la corruption du siècle et ne pas s’attacher trop obstinément au rêve de la perfection, je me hâte, cependant, de concéder tout de suite que le cercle a du bon.

C’est parce qu’il y a, dans une grande ville, mille empêchements d’un caractère social ou domestique à la réunion de personnes que lie un intérêt commun ; que le rouage des affaires exige, paraît-il, cet innocent commerce où l’on acquiert, dans l’amical abandon des propos de Cercle, d’utiles renseignements ; c’est parce qu’il est urgent, au dire des abonnés, de venir en contact et de se trouver en termes d’intimité avec une foule de gens d’importance, et de professions diverses ; c’est pour toutes ces raisons, dis-je, que je ne me joins pas à l’immense majorité des femmes pour condamner irrémissiblement les clubs.

Si l’on en fait une espèce d’officine nécessaire à la préparation, à l’éclosion ou au perfectionnement des transactions commerciales et autres, c’est très bien et qu’on en use juste ce qu’il faut pour cela. Mais s’assembler dans un but de divertissement en alléguant le mot banal : « Il faut qu’un homme s’amuse », voilà l’abus.

Ce n’est pas l’opportunité de l’amusement qui est