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« Il y aurait ample matière à discuter là-dessus, messieurs !…

«  Avec toute l’humilité du monde, pour ma part, je ne saurais admettre que nos amis les hommes se soient tellement élevés, ou que nous ayons tellement baissé, que la raison de la rupture soit toute entière dans cette disproportion.»

« Cependant, si vous êtes de mon avis, nous ne ferons pas de procès. Ces sortes d’éclaircissements sont dangereux. Mais, pour vous prouver nos bonnes dispositions, nous vous tendons la branche d’olivier.»

« On dit aux enfants que c’est le plus raisonnable qui fait le premier pas. Ce n’est pas que nous prétendions l’être bien plus que vous, mais, dites-moi, n’avons-nous pas souvent tenté des démarches conciliatrices en vous attirant chez nous, sous divers prétextes, en vous gâtant même au point de vous dispenser du sacrifice de votre cigare en faveur de notre compagnie ? Mais ne parlons plus de cela. »

« De quelque côté que soient les torts… nous les pardonnons. »

« J’ai une idée. Écoutez : Ce beau, ce poétique, ce chevaleresque passé qu’on nous vante, jouons-le, pour essayer, voulez-vous ? »

« Ne se déguise-t-on pas encore avec les robes à paniers, la perruque poudrée, la culotte de satin pour danser le menuet et faire valoir des grâces que nos mœurs ne fournissent aucune occasion de déployer ? »

« Faisons les galantes gens d’autrefois, rien que pour rire ! »

« Ce sera vous qui commencerez. Vous ferez le personnage du gentilhomme de jadis. »

« Le jour de l’An vous iriez dans les maisons amies, rendre vos devoirs à la dame de céans », et lui exprimer dans un compliment délicatement tourné (il faudra piocher les vieilles formules) votre reconnaissance de