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NOS TRAVERS

donc pas être représenté comme une révolution qui bouleverse, mais comme une évolution naturelle dans l’ordre providentiel des événements. L’une de ces tendances est de cultiver les dons de l’esprit et c’est une attache de plus à la tradition chrétienne, qui, toujours, — depuis saint Jérôme jusqu’à Fénelon et jusqu’à Dupanloup, — a mis l’étude à côté de la prière.

Cela m’amène à parler des adversaires du mouvement qui nous occupe, car il en existe… qui se convertissent d’ailleurs tous les jours. Parmi eux, il s’en trouve qui croient en vouloir à la chose, et qui au fond, ne s’objectent qu’au nom ; ils ont été les premiers à utiliser, hors du foyer, celles que le foyer ne réclamait pas constamment.

Il y en a d’autres qui se croient obligés de parler au nom de l’homme et du mari. Ils aperçoivent un danger pour la famille et la société dans cette apparente émancipation. Quelle raison ont-ils donc de suspecter l’amour et le dévouement maternels à ce point ? Oublient-ils que le voilà le plus sincère et le plus sûr gardien du foyer : l’amour maternel ! Aurait-il attendu si tard pour se démentir ?

Mais, c’est en exagérant ce prétendu danger qu’on arrive à se persuader que la sécurité pour tous est dans l’obscurité, c’est-à-dire, la nullité de la femme. Quelle erreur ! Plus nous serons instruites et éclairées, Mesdames, et plus nous serons de bonnes mères. Le P. Lacordaire le savait, lui qui reconnaissait à la femme une influence extrêmement puissante, surtout dans la société chrétienne et qui recommandait à l’une de ses amies de lire Homère, Plutarque, Cicéron, Platon, David, saint Paul, saint Augustin, sainte Thérèse, Bossuet, Pascal et d’autres semblables.

Cela étonnera bien certains, de nos écrivains qui mettent de temps à autre devant nos yeux leur idéal de femme ménagère — et rien que ménagère.

Au fait, j’oubliais une dernière catégorie d’anti-féministes. Ceux-là sont plus amusants que sérieux et