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HÉRITAGES ROYAUX

serait-il, lui, ou, à sa place, tout homme désintéressé et clairvoyant, des prétentions inouïes des Bonaparte.

Comprendrait-il l’insolence des arrière-neveux de l’Attila qui sévit sur l’Europe il y a cent ans, de celui qui épuisa, pour le service de son monstrueux orgueil, cette généreuse France asservie par son malfaisant génie ? Que penserait-il de leur persistance effrontée après la désastreuse épreuve d’un second gouvernement bonapartiste qui ramena les ennemis dans Paris et mutila la France !

La situation actuelle en effet paraît curieuse à qui veut bien y réfléchir ; les parents de ces corses funestes réclamant au grand jour et comme un héritage qui leur est dû, ce que leurs ascendants usurpèrent, et ce, pendant que la patrie pleure encore la perte de l’Alsace Lorraine, qu’elle se prépare à donner pour les reconquérir, autant de sang peut-être qu’un Napoléon en fit couler pour les perdre.

Il semble que ce qui reste de la race devrait se cacher quelque part, tâcher de se faire oublier. Son premier devoir serait, à tout le moins — s’il était vrai surtout que la France lui fut chère — de consacrer à son service les efforts qu’elle met encore à la diviser.

Mais le devoir pour les prétendants, c’est le culte de leur personne, les intérêts de leur famille avant ceux de ce peuple qu’ils cherchent à reconquérir et qui reste toujours pour eux « chair à canon. »

La preuve en est qu’ils ne reculeraient pas devant une guerre qui en exterminerait une partie, si cette guerre devait leur rendre le trône de leurs ancêtres.

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