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FORMATION PHYSIQUE

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J’ai déjà dit un mot de l’encouragement que quelques-uns donnent au vice de la gourmandise, l’un des premiers qui se manifestent chez l’homme. Je connais des familles dont tous les membres portent la peine d’une pareille incurie. Ces malheureux expient par une dyspepsie invétérée les inconséquences d’une mère qui, loin de mettre des bornes à leur gloutonnerie enfantine, s’ingénia à l’augmenter encore. L’erreur que je signale est des plus communes et des plus enracinées dans notre population. S’il venait à l’idée des médecins des familles de mettre, comme c’est leur devoir, les jeunes femmes en garde contre les dangers de ce traitement inhumain, s’ils faisaient observer aux mamans inexpérimentées qu’il est absolument contre nature de tenir de pauvres petits organismes en perpétuelle fonction, cela leur prendrait de nombreuses années avant de triompher d’un vice radical et national. Mais, Dieu sait qu’ils ne songent guère à entreprendre cette réforme urgente et longtemps encore, nos mignons compatriotes pourront à leur aise crever d’indigestion.

L’habitude se répand fort heureusement de conserver dans les familles de ces traités d’hygiène et de médecine qui suppléent à l’imprévoyance de la plupart des médecins et guident les jeunes mères dans l’«  élevage » de leurs bébés.

Il faut convenir que sous le rapport de l’hygiène, l’éducation de la jeunesse a fait de grands progrès dans notre pays depuis quelques années. Nos filles, durant