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LA VIE DE FAMILLE

Cet abandon de soi-même, au reste, a de regrettables conséquences. Il habitue à la grossièreté de même qu’il est un grand obstacle à l’aménité des rapports communs. L’harmonie si douce que nous appelions un don divin ne peut régner dans un royaume où chaque individu conquiert son repos par force sur son voisin. Elle est au contraire le fruit de concessions mutuelles et de cette abnégation qu’on devrait pratiquer par calcul sinon par vertu.

Car il est aisé de constater que ceux qui exigent le plus sont ceux à qui on se sent disposé à accorder le moins.

Les égoïstes sont toujours malheureux.