CONVERSATION IX.
DES SALAIRES ET DE LA POPULATION, Suite.
J’ai beaucoup réfléchi sur notre dernier entretien, madame B., et je suis arrivée à ce résultat, que plus le capital d’un pays est grand, plus il peut entretenir d’habitants et plus aussi les salaires y doivent être élevés.
Plus les fonds destinés à la subsistance sont abondants, plus on peut entretenir d’habitants, cela est évident ; mais votre seconde conséquence n’est point rigoureuse. La Chine est un pays très-riche, et cependant les salaires y sont plus bas, je crois, que nulle part ailleurs. Ce que nous disent les voyageurs du triste état des classes inférieures dans ce pays-là est vraiment déplorable. La pauvreté n’y est pas la suite de la paresse ; car les ouvriers y parcourent les rues avec leurs outils, demandant de tous côtés de l’ouvrage.
Cela vient de l’immense population de la Chine ; elle est telle, qu’un capital très-considérable ne peut suffire à son entretien.
Souvenez-vous donc que le taux des salaires ne dépend pas de