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CONTES POPULAIRES

pendant leurs travaux. Plus d’un jeune homme a été conduit au crime par la misère, et une fois qu’il est déporté, il peut se corriger et devenir aussi bon qu’un autre. On en a vu qui ont réussi et prospéré et sont devenus d’honnêtes gens élevant leurs enfants en bons chrétiens.

— Et quel est le nom de ce pays ?

— C’est la terre de Van-Diémen, près de Botany-Bay, à l’autre bout du monde. Dick White a reçu une fois une lettre de son frère qui habitait ce pays-là ; elle resta toute une année en route. C’est dommage que ce soit si loin et que le voyage soit aussi coûteux, sans cela on irait bien volontiers dans un si beau pays !

— Pour ma part, reprit sa femme, je n’aime pas les longs voyages, parce qu’on est malade sur mer ; et je déteste les déportés, parce que ce sont de vilaines gens. Ce serait le paradis que je n’irais pas, sûre que je serais d’y trouver le diable sous la forme d’un déporté. »

John se mit à rire.

« C’est là tout juste ce que les femmes comprennent à de pareilles matières, dit-il ; je vois que j’ai perdu mon temps à te conter tout cela. » Puis il prit son chapeau et partit.

Sa femme, qui aimait à répliquer, lui cria :

« Un paradis rempli de criminels ; en vérité c’est pire qu’une prison. »



LA TAXE DES PAUVRES,
OU
LE FAUX AMI.


« Bonjour, madame Hopkins, comment se porte-t-on chez vous ? dit le fermier Stubbs, comme il entrait dans la petite chaumière de John.