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SUR L’ÉCONOMIE POLITIQUE

puisque cela les met à même de juger de leurs propres affaires.

— Mais ce qu’on apprend dans vos fabriques n’est pas toujours bon, mon fils ; j’ai entendu dire qu’un mauvais sujet peut en corrompre tous les ouvriers, précisément comme une pomme pourrie gâte tout le tas dans lequel elle se trouve.

— Oh ! répliqua Dick, partout où les hommes peuvent gagner honnêtement leur vie, ils se conduisent bien ; soyez en convaincu, mon père, c’est la misère et l’oisiveté qui les entraînent au vice. »



LES TROIS GÉANTS.


Un soir que John Hopkins était assis fumant sa pipe devant sa maisonnette, au milieu de ses enfants qui jouaient, un vieux colporteur se présenta et lui offrit ses marchandises ; il ne fit que de petites empiètes, car sa bourse était légère ; mais ce pauvre homme paraissant fatigué, il lui offrit un siège et quelques rafraîchissements.

« Je viens de loin et je suis las, dit le vieillard ; vous m’obligerez en m’indiquant où je pourrai trouver un logement pour la nuit.

— Je voudrais pouvoir vous en offrir un, répondit Hopkins, mais nous sommes déjà très-nombreux ici ; il y a bien une espèce de hangar derrière la maison, où je vous ferai un lit de paille fraîche avec une bonne couverture, si cela peut vous convenir.

— Je l’accepte, et vous en remercie de bon cœur, reprit le marchand ambulant, et, si vous le permettez, j’amuserai vos enfants en leur racontant une histoire.

— Une histoire, une histoire ! répétèrent tous les enfants en se pressant autour de lui.

— J’espère qu’elle sera merveilleuse ! s’écria Tom ; qu’il y aura des géants et des fées !

— Bah ! ce sont des niaiseries, dit Jenny ; j’aime beaucoup mieux une histoire vraie.

— Vraie ou fausse, reprit Hopkins, peu importe, pourvu qu’on y apprenne quelque chose d’utile.