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L’ÉCONOMIE POLITIQUE.

faire exécuter les absurdes lois restrictives, par lesquelles ils ont tâché de retenir l’or et l’argent chez eux, ces métaux n’auraient peut-être pas plus de valeur dans ces pays-là, que le cuivre ou le plomb.

Si vous avez bien compris ce que je viens de dire, vous pourrez m’expliquer l’effet que doit produire, dans le commerce d’un pays, libre de lois restrictives, une rareté de monnaie, qui occasionne une baisse dans le prix des marchandises.

CAROLINE.

En ce cas il arrivera l’inverse de ce que nous venons de dire. Les marchands étrangers viendront acheter des marchandises, et au lieu d’offrir des marchandises en échange, ils apporteront de la monnaie en paiement ; car ils seront empressés à faire des achats et non des ventes, à un marché où tout est à bas prix.

MADAME B.

C’est ainsi que la valeur de l’or et de l’argent s’égalise dans toutes les parties du monde civilisé ; partout où ils manquent, ils affluent de tous les côtés ; partout où ils surabondent, le flot les rapporte dans une direction opposée. C’est cette propriété qu’ont les métaux précieux de se répandre d’une manière régulière, c’est leur tendance constante à une égalité de valeur, qui les rend si propres à servir d’étalon général pour la mesure des valeurs. Si la monnaie était sujette aux mêmes variations dans sa valeur que les marchandises pour lesquelles elle sert de moyen d’échange, elle serait tout à fait impropre à servir de mesure fixe.