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été éligible ! Quoi, cette précieuse portion des citoyens qui ne doit qu’à la médiocrité ses talents, son amour pour l’étude, pour les recherches profondes, ne sera pas éligible ! Je m’attends à entendre dans nos futures assemblées d’électeurs ce singulier dialogue : Messieurs, je vous propose de députer à l’Assemblée nationale M…, vous le connaissez, il suffit de le nommer pour réunir en sa faveur tous les suffrages. — Il ne paye pas une contribution d’un marc d’argent. — Oui ; satisfait d’un modique revenu, il ne s’est occupé que de s’instruire, et il s’en est occupé avec tant de succès qu’on le regarde comme le meilleur publiciste de l’Europe. — Qu’importe ? il ne paye pas un marc d’argent. — Il s’est d’ailleurs acquitté avec autant d’intelligence que d’activité des diverses fonctions publiques qui lui ont été confiées. — Tant mieux ; mais il ne paye point un marc d’argent. — Daignez vous rappeler que redevenu simple citoyen, au lieu d’être fier de ses succès, il n’est aucune vertu dont il n’ait donné l’exemple. — C’est fort bien, mais il ne paye pas un marc d’argent. — Vous n’ignorez pas sans doute que des princes étrangers ont cherché à l’attirer dans leurs États, en lui faisant offrir des dignités, de la fortune, et que l’amour de la patrie l’a emporté sur ces avantages. — Admirable ! mais il ne paye point un marc d’ar-