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et dissoudre l’Assemblée. Les districts firent arrêter à Paris plusieurs agents de la cour, mais les interrogatoires restèrent secrets. La presse patriote se plaignit vivement de ces mesures qui rappelaient trop les procédés de l’ancienne monarchie.

« Est-ce procéder de bonne foi que d’éloigner de ces recherches le peuple qui est seul intéressé à la découverte de la vérité, et qui, sous aucun point de vue, ne peut être soupçonné d’être le complice des conjurés ? Pourquoi tout ne se passe-t-il pas sous ses yeux ? La publicité n’est-elle plus sa sauvegarde ? Pourquoi n’assiste-t-il pas aux interrogatoires que l’on fait subir à ceux qui sont détenus ? Pourquoi n’entend-il pas leurs réponses ? Pourquoi n’est-il pas certain que l’on ne retranche rien de leurs aveux ? que l’on n’ajoute rien à leur confession ? qu’il n’y a point d’intervalle adroitement ménagé entre la désignation d’un nouveau coupable et la saisie de sa personne et de ses papiers ? Pourquoi chaque citoyen ne peut-il faire passer au magistrat interrogateur ses observations sur les variations ou les résultats des réponses ? Pourquoi ne publie-t-on pas les faits sur lesquels il serait important d’avoir des notions précises, ou qui pourraient faire réfléchir chaque citoyen sur une foule d’autres faits qui ne lui paraissent indifférents