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autres, sur des bases si solides, que la liberté règne à jamais sur la France.

« Nous les conjurons encore de se pénétrer du sens de ce mot, Liberté, et de s’instruire des droits qu’elle nous assure, des devoirs qu’elle nous impose, et d’apprendre à la distinguer sous ses différents rapports.

« La liberté politique ou publique consiste en ce que la nation fasse elle-même ses lois, n’obéisse qu’aux lois qu’elle aura faites, et qui seront le résultat de la volonté du plus grand nombre de citoyens ; cette liberté dépend de la Constitution que font nos représentants à l’Assemblée nationale. S’ils la font bonne, nous jouirons en corps de nation de la liberté politique ; s’ils la font mauvaise, la nation ne sera point esclave, car elle ne l’adoptera pas définitivement ; elle enverra d’autres représentants, ou pour corriger cette Constitution, ou pour en faire une autre.

« La liberté civile individuelle consiste en ce que chaque particulier ne puisse être gêné en sa personne ni en ses biens par le pouvoir exécutif et ses agents, qui sont les ministres et les officiers, soit civils, soit municipaux, soit militaires ; cette liberté dépend de l’institution de nos tribunaux, de nos corps militaires et des municipalités. »

Voilà les droits du peuple, et c’est pour lui un devoir, un devoir strict, de les revendiquer.