en silence ; nous pesons leurs projets avec circonspection ; mais lorsque le temps en sera venu, nous vous jurons, Français, de ne pas manquer de courage pour les dévoiler… Nous jurons une haine irréconciliable aux oppresseurs et aux ambitieux, quels qu’ils soient ; nous les prévenons que la crainte et l’intérêt ne peuvent rien sur nous ; que nous dénoncerons à l’opinion publique toutes les atteintes qui seront portées à la liberté publique, civile et de la presse, soit à notre préjudice, soit à celui du dernier des citoyens. Nous les prévenons qu’ils tenteraient vainement contre nous l’épreuve de la persécution ; que nous nous expatrierons, s’il le faut, pour être vrais, et que si la violence nous en ôtait la faculté, le tyran qui aurait osé l’employer n’aurait qu’un moyen de nous réduire au silence, celui de nous arracher la langue. »
Cette semaine est marquée par une grande agitation dans Paris. La question du veto passionne tous les esprits. Les rues, les places publiques sont transformées en clubs. Dans le jardin du Palais-Royal, devant le café Foy, les orateurs se succèdent sans interruption ; on propose d’envoyer à l’Assemblée de Versailles dés députations de citoyens pour faire connaître aux représentants patriotes les sentiments de la population parisienne.