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« Oui, mes frères, oui, citoyens soldats, oui, soldats citoyens, il vécut. De ça nous en sommes plus sûrs que de la stabilité des plus célèbres décrets de l’Assemblée. »

« Ce discours inspiré par le plus nerveux des hommes de génie révolutionnaires, sera sans doute un chef d’œuvre, n’en perdez rien, je vous prie… En ce moment, les sanglots m’étouffent, je me repose. Essuyez vos yeux, toussez, crachez, mouchez-vous, nous commencerons ensuite la première partie. » (Page 11.)

« Lorsqu’il naquit, il était encore enfant. C’était, d’après les soigneuses recherches que j’ai faites, c’était, oui, c’était le jour de sa naissance. Il promettait beaucoup, on le regardait, qu’il n’avait pas encore dix ans, comme une des étoiles lumineuses qui devaient le plus distinguer les bords de la Garonne. » (Page 13.)

« Mon héros fait son portemanteau dans un mouchoir tout neuf, met ses souliers à sa main, et prend la route du pays des grands hommes. Il arrive en peu de temps à Paris. Mais, ô bizarrerie du destin, il y vivait ignoré, son mérite ne perçait pas. Voilà la bienheureuse Révolution qui arrive couverte d’un nuage. Longtemps elle se tient invisible, peu de personnes ont le secret, encore moins le soupçonnent. Mais il est des êtres privilégiés dont l’esprit subtil perce la durée des temps. Mon héros était de ce nombre. Au premier éclat il juge le reste. Un libraire mal dans ses affaires cherchait quelques jeunes talents qui, comme lui, n’eussent rien à risquer. Loustaleau se présente, son mérite le fait bientôt distinguer au milieu de ses concurrents… Mais on frappe, que les gens de génie sont malheureux, ils ne peuvent finir aucun ouvrage. Loustaleau n’a pu finir ses Révolutions, et moi je ne puis terminer son éloge ! » (Page 14.)

Voir plus loin un récit burlesque de l’ensevelissement.