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rale et vraiment révolutionnaire ; mais nous ne pouvons y reconnaître la plume de Loustallot pour plusieurs raisons.

Dans son numéro 5, par exemple, l’auteur adresse un chaleureux appel aux journalistes républicains. Il fait l’éloge de Loustallot, qu’il considère comme au-dessus de tout soupçon. Mais il attaque Prudhomme et engage Carra, Desmoulins, à ne pas « céder aux malignes et pestilentielles influences de l’aristocratie. »

Le numéro 6 (le dernier) porte en tête de son sommaire : « Grande et fâcheuse nouvelle pour tous les bons patriotes, » et annonce en ces termes la mort du principal rédacteur des Révolutions de Paris :

« Citoyens, amis de la liberté, pleurez, prenez le deuil. Un des écrivains les plus dévoués à la Révolution, celui dont la surveillance était la plus utile à la cause de la liberté, celui dont la plume était plus terrible aux aristocrates que cent mille baïonnettes, vient de perdre la vie… Comment M. Prudhomme fera-t-il pour continuer ou plutôt faire continuer ses Révolutions ? Quel écrivain pourra ou se voudra charger d’entretenir ce grand concours de souscripteurs qui achetaient les Révolutions imprimées et débitées dans les bureaux de M. Prudhomme, de ce M. Prudhomme qui a si indignement agi avec le premier auteur de sa fortune, ce M. Tournon à l’égard duquel M. Loustallot n’était peut-être pas sans reproches ? Mais jetons un voile, s’il est nécessaire, sur les torts particuliers que peut avoir un homme dont les talents ont été si utiles à la chose publique. »

Et on lit à la fin du numéro, sous cette rubrique : Avis très-important. « Les auteurs vont se mettre de plus en plus en état de rendre ce journal piquant et intéressant. La mort de M. Loustallot leur impose le devoir de