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surtout depuis le jour de la Fédération. Il ne pouvait concevoir qu’on eût tant crié « Vive le roi ! » et qu’on n’eût pas crié « Vive l’auteur des Révolutions de Paris ! » C’est ce qu’il a imprimé expressément, en trois pages de reproches à la nation sur son ingratitude envers les écrivains patriotes. Il n’a pu y résister, et il est mort de cette noble douleur[1]. »

À plus forte raison les royalistes ne dissimulèrent pas la joie que leur causait cette mort prématurée. Ils firent plus, et essayèrent de déshonorer celui qui leur avait longtemps fait peur. Ces honnêtes gens publièrent une petite brochure anonyme, intitulée Précis sur la vie du fameux Loustallot[2]. Ce factum a la prétention de répondre au discours de Camille Desmoulins. C’est un ramassis des plus plates injures et des plus invraisemblables calomnies. Loustallot y est représenté comme un jeune débauché sans talent réel, vivant aux dépens de quelques filles ; comme un avocat qui trahit ses clients après les avoir volés. De plus, on l’accuse d’avoir publié quelques pamphlets « où les mœurs et le goût

  1. Correspondanee littéraire, lettre 294, tome VI, page 57.
  2. Précis sur la vie du fameux Loustallot, auteur des Révolutions de Paris, sous le nom de Prudhomme, en réponse à l’oraison funèbre prononcée devant le club des Jacobins par Camille Desmoulins, brochure in-8o de 15 pages. Paris, imprimerie Perlet. (Bibl. Nat., Ln27. 13006.)