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Que manquait-il à sa gloire après ces nombreux témoignages d’admiration et de regrets ? Les attaques des faux patriotes et les injures des ennemis de la liberté. — Ces injures et ces attaques ne se firent pas longtemps attendre.

Dans le discours prononcé à la société des « Amis de la Constitution » Camille Desmoulins avait dit que Loustallot seul soutenait les Révolutions de Paris, et que Prudhomme n’était qu’un prête-nom. Dans son numéro LXVI (9 octobre), Prudhomme voulut répondre à cette trop véridique imputation. Il se crut obligé, il est vrai, de faire l’apologie de son illustre collaborateur, mais en même temps il voulut se ménager une large place à ses côtés. Il donna à entendre, par d’hypocrites réticences, que Loustallot ne faisait pas à lui seul tout le mérite et toute la vogue du journal. « Seul, dit-il, je me montrais au dehors de l’édifice ; mon nom seul s’imprimait sur toutes les parois, et j’étais l’unique talisman qui conjurait les orages. » La portée de cet article était facile à saisir, car le brasseur d’affaires, le marchand de politique n’eut pas la pudeur de sauver les apparences. Il annonçait quelques lignes plus bas que les Révolutions de Paris poursuivraient leur publication comme si de rien n’était, et que les mêmes principes y seraient défendus « avec le même talent. » Hélas, on apprend en lisant ces