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que le journal suivrait la même ligne de conduite que par le passé. Nous reviendrons plus loin sur les regrets de Prudhomme.

Constantini, député de la Corse, qui avait vécu dans l’intimité de Loustallot, veilla longtemps auprès du corps de son ami. Au dernier moment, il écarta le drap mortuaire pour embrasser encore son visage glacé par la mort. Il fallut l’arracher à cette dernière étreinte.

Par une coïncidence étrange, — singulière ironie du hasard ! — on célébrait au champ de Mars (20 septembre) une fête funèbre en l’honneur des soldats morts à Nancy en faisant avec Bouillé, sous prétexte de rétablir l’ordre, une tentative de contre-révolution. Les cent mille gardes nationaux qui assistaient à la cérémonie venaient pleurer non pas les soldats de Bouillé, mais ses victimes, les gardes nationaux patriotes de Nancy morts pour la bonne cause en secourant les Suisses de Châteauvieux. Pendant ce temps à l’autre extrémité de Paris, un modeste convoi accompagnait à sa dernière demeure le corps du vaillant publiciste. La nouvelle de la mort de Loustallot ne s’était pas encore répandue dans la ville. Quelques amis seulement se trouvèrent réunis autour de son cercueil. Au cimetière, la douleur des républicains fut muette. Seul le boucher Legendre, le futur conventionnel, prit la