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des imprimeurs et les spéculations particulières des libraires.

« Contraire enfin aux éléments du droit qui, en matière pénale, n’admet point de garantie, et répugne à ce qu’un auteur puisse jamais être appelé par le libraire, pour subir la peine qu’un libelle aurait attirée sur sa tête. »

Et plus loin, à propos des plaintes du district de l’Oratoire contre cette ordonnance de police, il ajoute avec raison :

« Il y a sur cet objet des idées bien simples, qui devraient frapper tous les hommes. La presse n’est pas libre si un auteur ne peut pas, par sa volonté seule, faire circuler son ouvrage. Or, s’il lui faut la volonté d’un libraire, sa condition est pire que s’il lui fallait un censeur. Celui-ci ne refuse son approbation que parce qu’il croit le livre dangereux ; celui-là peut aussi la refuser, parce que tel ouvrage qu’on le prie d’autoriser pourrait nuire à la vente de quelques-uns des siens. »

Les ennemis de la Révolution font courir les bruits les plus invraisemblables pour jeter le trouble dans les esprits ; ils essayent de fomenter la guerre civile. On assure que des amas de poudre ont été découverts, que plusieurs quartiers de Paris vont devenir la proie des flammes ; l’émotion populaire est à son comble.