Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ennemis de la liberté qui veulent se défaire, en détail, des principaux patriotes. »

On peut voir l’histoire du cartel racontée tout au long par Camille Desmoulins, dans le No 39 des Révolutions de France et de Brabant ; grâce à son sang-froid et son esprit, il sut mettre les rieurs de son côté.

No LX. (Du 28 août au 4 septembre.) — Nous avons déjà parlé de la façon dont les états-majors volaient la solde des troupes. Au commencement d’août, la garnison de Nancy était composée des régiments du Roi, de Mestre-de-Camp et du régiment suisse de Châteauvieux. Les Suisses de Châteauvieux, tous de Genève ou du canton de Vaud, Français de cœur, casernés au champ de Mars le 13 juillet, avaient refusé de tirer sur le peuple et laissé prendre les fusils des Invalides. Le général en chef de l’armée de Meuse-et-Moselle, Bouillé, le complice de la cour, leur en voulait particulièrement. Ils étaient pour quelque chose dans la prise de la Bastille.

Les trois régiments avaient à faire régler leur arriéré de solde. Celui du Roi finit par faire rendre gorge à ses officiers. Les Suisses voulurent imiter leurs compagnons, et demandèrent des comptes : mais, hélas ! ils n’étaient pas Français, et leurs officiers prétendaient avoir sur eux le droit de haute et basse justice. Deux délégués