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1789 à leurs ordres, que ne peuvent pas, que n’oseront pas entreprendre des ministres qui ont vieilli dans les intrigues et les faveurs de l’ancien régime ! Mais la presse, la presse est toujours là ; elle dévoile les plans conçus contre l’intérêt public ; elle nomme le lâche qui s’est vendu, le fourbe qui n’a servi le peuple que pour sortir de l’obscurité, le faible qui abandonne les droits dont la défense lui est confiée ; elle perce les mystères ; elle fond les coalitions ; elle renverse les idoles ; elle rallie les esprits ; et dès lors elle sème les obstacles au-devant des tentatives ministérielles. »

« Il faut donc anéantir la liberté de la presse : eh ! combien le ministère n’est-il pas sûr de trouver du zèle dans les membres de l’Assemblée qui lui sont dévoués, puisqu’il s’agit de satisfaire des vengeances privées en servant l’intérêt de la cour ! On est bien certain de réussir, quand on réunit de pareils moyens… »

« Avant d’aller plus avant dans le récit de ces manœuvres, il faut, citoyens, que je vous dise quel fruit vous en pouvez tirer. Depuis que le parti qui défendait autrefois vos droits s’est divisé, vous entendez les patriotes appeler les autres esclaves ministériels, et leur reprocher de vouloir faire doucement et sans secousse une contre-révolution. Les ministériels, de leur côté, appellent