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repas par jour, comme a dit Camille Desmoulins ? Ce n’est point à ces ineptes et paisibles moutons qu’est confié le soin de réveiller les peuples au son du clairon de la liberté. C’est aux écrivains brûlants d’énergie, c’est aux âmes ardentes qu’il convient d’emboucher la trompette et de saisir la plume. Les principes de la morale et de la politique prennent sous leurs vigoureux pinceaux les couleurs éclatantes du soleil ; ils allument l’étincelle électrique dans toutes les âmes ; ils secouent le flambeau de la vérité devant tous les yeux ; ils tonnent, ils combattent, ils renversent les trônes et les tyrans… Les nations ne reviennent pas subitement et comme par inspiration sur leurs pas et contre leurs oppresseurs. Ce sont toujours quelques individus qui élèvent la voix contre les abus d’autorité, contre les actes d’oppression et la violation des droits. Ainsi, Camille Desmoulins, Marat et moi, nous sonnâmes le premier coup de tocsin contre la cour perverse de Louis XVI… Lorsque les individus qui se chargent de ce périlleux et honorable emploi sont doués de quelque génie ou de quelque courage, ils ont bientôt rallié sous leur drapeau tous les amis de l’ordre et de la liberté. »

Si nous avons reproduit cet extrait des Dialogues des morts de la Révolution, c’est que l’auteur, quoique écrivant au lendemain de la catastrophe de