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ticipe à une communion fraternelle sous les auspices de la liberté révolutionnaire. Quelle date que le 14 juillet 1790 ! Jamais jour plus beau ne se leva sur le monde.

Le roi vint assister à la Fédération. Il parut sans sceptre, sans couronne, sans manteau de cour ; il dut, comme un simple citoyen, prêter serment à la Constitution : le petit-neveu du roisoleil jura de respecter la volonté nationale.

Loustallot nous donne tous les détails de cette fameuse journée. Mais la part faite au peuple ne paraît pas suffisante au jeune publiciste, si l’on en juge d’après les réflexions suivantes, qui ne manquent pas d’une certaine amertume :

« L’ensemble était vraiment frappant, par le nombre des acteurs et des spectateurs, par le bel ordre qui régnait, et qui règne partout où il y a de la liberté ; par le nombre des drapeaux qui flottaient dans les airs ; par la beauté du local ; par la multitude de souvenirs et d’idées qu’excitait le jour du 14 juillet, et le serment de quatre cent mille hommes pour maintenir une Constitution qu’ils se sont donnée. Mais les détails… ! »

« Un peuple d’idolâtres, qui ne voit, dans cette fête, que M. de La Fayette, puis le roi, et qui ne se voit point lui-même. Des députés qui dansent pour braver la pluie ; d’autres qui tuent à coups d’épée les chiens qui passent dans les