Loustallot dédie le numéro LII des Révolutions de Paris aux délégués des gardes nationales de province. Ce numéro, qu’il faudrait citer d’un bout à l’autre, est une revue de l’année qui vient de s’écouler. Le jeune publiciste reproduit, en les précisant, ses observations sur les hommes et les choses. Il explique les défauts de la Constitution ; il demande la dissolution de l’Assemblée actuelle, et la convocation des électeurs dans toute la France. Il combat encore une fois la tendance funeste qui pousse les Français, négligents des principes, à idolâtrer des hommes ; il apprécie la conduite du roi, de La Fayette, du duc d’Orléans, de Necker, avec une juste impartialité, faisant la part des circonstances, distinguant les hommes des principes. La plupart des jugements de Loustallot ont été sanctionnés par l’histoire. Nous ne donnerons ici qu’un passage sur la liberté de la presse et les poursuites contre les journaux. Ce sujet a de nos jours encore une triste actualité.
« Vous croyez que la presse est libre à Paris ; vous pensez qu’elle fera contre-poids à la tyrannie ministérielle, à la corruption du corps législatif, au despotisme des corps administratifs ; vous vous persuadez qu’elle pourra redresser peu à peu le caractère national, et réformer la Constitution. »
« Les écrits de toutes les sortes qui arrivent de Paris dans les départements, ont dû, je le