légitime défense, vous sauviez l’État et vous. Entre donner ou recevoir la mort, vous choisissiez le parti que vous prescrivaient la nécessité, le salut public et la nature. Mais lorsque, pour un vol d’argenterie ou de mouchoirs, vous vous faites juges et bourreaux des accusés, ne vous dissimulez pas que vous n’êtes que des meurtriers. »
« Le tribunal que vous croyez remplacer, et la loi dont vous vous faites les exécuteurs, n’auraient condamné les coupables qu’à une réclusion, à une flétrissure, à quelques années de galères, et vous leur infligez la mort. Où est l’équité ? Où est l’humanité ? »
« Vous vous exposez à faire périr un innocent, et vous appelez sur chacun dé vous cette horrible anxiété : « Je puis être mis à mort à chaque instant, sans étre ni jugé ni entendu… » Ne croyez pas en effet qu’il suffise qu’un homme soit nanti d’un effet qui ne lui appartient pas pour qu’il soit un voleur. Outre qu’un ennemi peut le lui avoir glissé, un voleur peut s’en être débarrassé sur lui ; il peut l’avoir trouvé et ramassé. Un homme sans expérience peut, dans cette grande ville, se trouver avec des filous qu’il croit d’honnêtes gens. Il peut être leur dupe iet non leur complice. »
« Enfin, cette voie pourrait senrir aux ennemis