pas à nous, ressouvenir qu’il n’y a pas une famille dans la haute noblesse et le haut clergé, contre laquelle la nation n’ait des répétitions légitimes à exercer. Nous oublierons le passé, mais songeons à l’avenir. Réduits à notre niveau, assujettis comme nous aux impositions, sujets aux mêmes lois, votre intérêt, comme le nôtre, est que le fardeau des charges publiques soit le moindre possible, que le pouvoir exécutif ne puisse jamais vexer un citoyen en sa liberté et sa propriété ; par conséquent, que la Constitution fixe les bornes du pouvoir exécutif d’une manière si palpable, que chacun puisse bien voir quand il les excédera. »
Il faut donc avant tout que l’Assemblée rédige une Constitution qui délimite bien les attributions de chacun des pouvoirs de l’État. Ensuite les représentants se retireront, et la nation souveraine, assemblée librement dans ses comices, élira de nouveaux mandataires. Le clergé et la noblesse auront vécu.
No XLIV. (Du 8 au 15 mai.) — Marseille, poussé à bout par les intrigues de la réaction, s’est soulevé. Le peuple, suivant l’exemple des Parisiens au 14 juillet, a pris les forts qui menacent la ville. Mais les aristocrates toujours puissants veulent traiter comme de vulgaires insurgés les défenseurs des libertés publiques. Cet ou-