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directement en cause sont trop rares pour que nous passions la lettre de Suleau sous silence.

Le No 102 des Actes des Apôtres est intitulé : « Lettre à M. Loustallereau, rédacteur des Révolutions de Paris. « Cette orthographe fantaisiste est un trait d’esprit habituel aux Apôtres. »

Suleau admire l’impartialité de son jeune confrère, qui a défendu la liberté de la presse dans la personne d’un adversaire acharné. Il discute l’article des Révolutions, et termine par ces lignes :

« Cette digression me conduit tout naturellement à vous apprendre que je mets au nombre de mes sensualités la lecture de votre journal ; et ce goût-là ne m’est pas particulier, car il est de par le monde beaucoup de gens qui trouvent vos productions très-piquantes. Ce n’est pas que si quelque jour je devenais affamé d’argent et de célébrité, je pusse être tenté de me procurer ces choses-là au même prix, et par les mêmes moyens ; mais je sens bien que votre manière de dire est bien plus une affaire de spéculation qu’une conviction de principes ; c’est pourquoi l’antipathie que l’on me connaît pour les opinions que vous affichez, n’empêche pas que je ne puisse faire profession d’être avec une considération tout à fait distinguée, et une sorte d’admiration, — Monsieur, — votre trèshumble et très-obéissant serviteur. Suleau. »