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Revenant sur la question toujours actuelle du Livre-Rouge, il étudie le chapitre des maréchaux de France. On verra que ce genre de fonctionnaires a su de tout temps pratiquer le cumul des traitements.

« Les appointements de maréchal de France ne sont fixés, par l’état des traitements, qu’à treize mille cinq cent vingt-deux livres ; mais ces officiers, plus courtisans que guerriers, ont trouvé le moyen d’extorquer au trésor public des sommes énormes par des pensions, par des gouvernements, par des gratifications annuelles, C’est une chose vraiment curieuse à considérer que la manière dont la cour, toujours attentive à s’attacher les chefs de l’armée, en usait à leur égard. »

« Le maréchal de Contades avait cent vingt-six mille cinq cent vingt-deux livres, — de Broglie cent trente-neuf mille, — de Duras cent trentetrois mille livres, sans doute comme « bâtonnier de la Comédie française ; » — de Ségur cent vingt-huit mille six cent vingt-deux livres, — de Beauveau vingt-quatre mille livres de pension en finance, comme grand maître de la maison du feu roi de Pologne. Voilà un titre honorifique dont le souvenir nous coûte bien cher. Ce n’est pas tout ; comme gouverneur de la Provence, soixante mille livres, et comme gouverneur de