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à l’État, de 1782 à 1787, vingt-neuf millions de dettes. Le jeune patriote, justement indigné, ne peut s’empêcher de dire :

« Quand on pense qu’outre ces sommes et ces rentes, les frères du roi ont des apanages, des maisons royales, des propriétés particulières d’un grand revenu, et que cela ne leur suffit pas, on ne peut s’empêcher de sentir tout le sens de ce sarcasme si connu d’un seigneur, à la naissance de chaque prince : encore un louveteau. »

Après les frères du roi, tous les seigneurs viennent à la curée. Toute la noblesse a tendu la main, les plus riches ont été les plus exigents. Au premier rang voici les Polignac ; le duc de Polignac a acheté au roi, moyennant un million deux cent mille livres, le comté de Fénestranges, et a reçu de lui quittance sans bourse délier. Ce n’est pas tout :

« On a vu, dans le dépouillement que nous avons fait de la liste des pensions, que les Polignac, à tous les degrés possibles, avaient des pensions de toutes les sortes ; que ce sieur Polignac avait, outre le département des haras, une pension de quatre-vingt mille livres réversible à son épouse ; et voici encore la jouissance d’un comté qui leur est donnée à titre gratuit. Quels étaient donc les services des Polignac ? Toute la France sait qu’ils n’en ont pas rendu de publics.