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Si nous ne sommes ni assez sages, ni assez éclairés, ni assez dignes d’être libres, pour anéantir nos inquisiteurs civils, que nous décorons du beau nom de ministère public, du moins renfermons le procureur du roi dans son tribunal, ne souffrons pas qu’il fasse des excursions dans la société, dans les familles, qu’il aille à la chasse aux coupables ; le soin de la tranquillité publique est confié à nos officiers municipaux. Ce sera leur devoir de dénoncer, de livrer au procureur du roi ceux qui la troubleront par leurs actions, par leurs écrits, par leurs discours : mais que le procureur du roi attende dans son tribunal que l’autorité municipale ait jugé nécessaire de lui dénoncer un des membres de la commune. »

En effet, si les juges, les procureurs peuvent faire la police et se mettre en quête de. délits, que devient la garantie, déjà si illusoire pour les citoyens, de la division des pouvoirs ?

No XXX. (Du 30 janvier au 6 février.) — Si une ambition paraît noble entre toutes, c’est bien celle qui pousse les écrivains et les hommes politiques à se faire aimer du peuple, en prenant la défense de ses droits et de ses intérêts. Loustallot qui, dès le premier jour, avait acquis sans la briguer cette popularité de bon aloi, douce récompense des patriotes, ne cherchait