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et qu’elle envoie au supplice ceux qu’elle aurait pu massacrer, sa constitution s’affermit sur des bases inébranlables.

« Les Orientaux égorgent leurs maîtres ou leurs principaux officiers, et ils demeurent esclaves. S’ils allaient jusqu’à donner des juges à un vizir ou à un aga, avant de s’en défaire, ils seraient libres le lendemain… Depuis qu’un comité poursuivait les coupables de lèse-nation, je m’étais imposé silence sur l’affaire de M. de Bésenval, parce qu’il me paraissait peu généreux de forcer un accusé à tenir tête à plusieurs accusateurs, et que je ne supposais pas, dans un cas si évident, qu’on pourrait entreprendre de sauver un coupable, et de le proclamer innocent. J’en avais dit assez cependant sur l’affaire du sieur de Bésenval, pour donner à connaître que, si l’on cherchait par quelque intrigue à frustrer la nation de la juste vengeance qui lui est due, je m’empresserais de l’éclairer, avant que la prévarication fût consommée.

« Le moment est venu de ne rien taire sur une accusation semblable qui touche de près au salut public. La faction aristocratique a tellement pris ses mesures en faveur du sieur de Bésenval, qu’elle ose inviter, par l’impunité qu’elle lui promet publiquement, tous ses complices à continuer ou à recommencer leurs com-